Quand on entend le nom de l’Université d’Ottawa, c’est aussi celui du père Roger Guindon qui résonne en filigrane. Homme engagé et visionnaire aguerri, le père Guindon a su donner un tout autre sens au terme altruisme. Mais on ne devient pas altruiste par magie; on le devient par amour. Par amour pour les gens. Par amour pour le défi d’ouvrir de nouveaux horizons.

Le père Guindon, o.m.i., C.C., fit ses débuts à l’Université d’Ottawa comme étudiant. Il s’inscrivit à l’établissement de l’époque en 1933 dans le but d’y faire ses études secondaires. En 1942, il obtint un baccalauréat en philosophie et, trois ans plus tard, un baccalauréat en théologie. Il fut ordonné prêtre en 1946 et enseigna de 1947 à 1964 à la Faculté de théologie, dont il fut aussi le doyen pendant quatre ans.
 
Durant son mandat comme recteur de l’Université, de 1964 à 1984, le père Roger Guindon vécut les transformations profondes que subissait alors la société – et du même coup ce petit établissement oblat catholique, qui devint pendant cette période une université publique subventionnée par la province. Puisqu’il était déjà en poste lors de cette période charnière, il fut le premier cadre dirigeant officiel de l’Université d’Ottawa.
 
Ayant à cœur d’améliorer les services à la population étudiante, le père Guindon a joué un rôle déterminant dans l’obtention de fonds provinciaux pour la construction du complexe des sciences de la santé sur le chemin Smyth. Le complexe, qui porte aujourd’hui son nom, s’étend sur 80 acres et regroupe le campus général de l'Hôpital d'Ottawa, le Centre hospitalier pour enfants de l'est de l'Ontario, le Centre de réadaptation de l’Hôpital d’Ottawa, ainsi que les facultés de Médecine et des Sciences de la santé de l’Université.
L’attachement que vouait le père Guindon à l’Université était hautement contagieux. Ayant passé plus de 70 ans de sa vie sur le campus, il y a donné beaucoup de lui-même, et c’est pour cette raison que ceux et celles qui l’ont connu l’appréciaient beaucoup – surtout les étudiants, qui le tenaient en très haute estime.
 
De la même façon que l’on considère le père Guigues comme étant le fondateur de l’Université d’Ottawa et le père Tabaret, son architecte, le père Guindon en est le catalyseur – la puissante force de changement qui l’a guidée vers le monde moderne. Sous son règne, l’Université d’Ottawa a beaucoup évolué. Il a su jeter les fondations qui nous ont permis de nous tailler une place de choix parmi les grands établissements d’enseignement du Canada. Aujourd’hui, les étudiants et étudiantes continuent de récolter les fruits du travail du père Guindon, de sa joie de vivre, de sa vision et de sa persévérance.
 
Titulaire de huit doctorats honorifiques et de deux bourses de recherche d’établissements postsecondaires de l’Ontario et du Québec, le père Roger Guindon est un exemple exceptionnel de dévouement au service collectif, en plus d’avoir été un ardent défenseur du bilinguisme et de la culture francophone. Il laissera certes un grand vide dans nos cœurs, mais surtout un héritage inestimable pour la communauté universitaire toute entière et les générations à venir.