Il n'enseignera plus, mais continuera d'apporter sa contribution, maintenant qu'il vient d'être nommé professeur émérite. Le professeur Goh aura été pendant toutes ces années un excellent mentor pour ses étudiants. « J'étais étudiant en deuxième année quand Swee est arrivé à l'Université d'Ottawa. Je me rappelle combien il était ravi d'enseigner, et de tout le soin et de l'excellente préparation dont il a fait preuve en donnant son cours. Le courant a bien passé entre nous et j'ai suivi quatre autres cours avec lui. C'est à présent un collègue et un ami », raconte Alain Doucet, un ancien et doyen adjoint de l'École de gestion Telfer.

Brève entrevue avec le professeur Goh

Comment en êtes-vous venu à enseigner?

J'étais doctorant à l'Université de Toronto quand j'ai commencé à donner mon premier cours sur le comportement organisationnel. J'ai enseigné à la Faculté de gestion de l'Université de Toronto et à la Faculté de commerce de l'Université McMaster comme chargé de cours à temps partiel. Ma carrière de professeur à temps plein a démarré quand j'ai obtenu un poste à l'École d'administration des affaires de l'Université Dalhousie. Je suis entré à l'Université d'Ottawa après avoir obtenu mon doctorat de l'Université de Toronto et j'y enseigne depuis.

Pouvez-vous nous parler de certains moments marquants dans votre carrière dans l'enseignement et la recherche?

J'ai toujours aimé enseigner. Comme professeur, j'ai particulièrement apprécié de concevoir pour mes étudiants des cours avancés inédits et intéressants portant notamment sur « le pouvoir et la politique dans les entreprises » et « l'avantage concurrentiel que procurent les gens ». Ces cours m'ont mis au défi de traduire la recherche actuelle en comportement organisationnel, et d'en faire quelque chose de pratique et d'utile pour mes étudiants dont beaucoup avaient des responsabilités de gestionnaires. J'ai rencontré, bien des années plus tard, des étudiants qui avaient suivi ces cours et qui me parlent encore avec passion de ce qu'ils ont appris et de leur intérêt pratique au travail. Rien ne vaut ce genre de rétroaction pour apprécier sa carrière de professeur et l'impact qu'elle a eu sur les autres.

L'encadrement des thèses et des projets de recherche menés par les étudiants des cycles supérieurs a aussi tenu une grande place dans ma carrière de professeur. J'ai trouvé très excitant d'avoir mes premiers diplômés au doctorat et à la maîtrise, mais le fait de les voir entamer de nouvelles carrières et de partager la fierté et le bonheur des familles lors de la remise des diplômes a aussi été une expérience particulièrement gratifiante.

En tant qu'universitaire, j'ai toujours aimé faire de la recherche. Cela oblige notamment à collaborer avec d'autres chercheurs de façon à tirer mutuellement parti de nos perspectives, de notre savoir et de notre expertise. Cette synergie est, à mon sens, essentielle pour une recherche de qualité. J'ai eu la grande chance de faire la connaissance d'un certain nombre de collègues à l'Université d'Ottawa et de collaborer avec eux, entre autres : André deCarufel, Daniel Zeghal, Michael Maingot, Peter Ryan, Tony Quon, Catherine Elliott, Greg Richards et Craig Kuziemsky à l'École de gestion Telfer; et Brad Cousins et Maurice Taylor à la Faculté d'éducation où j'avais aussi un poste.

J'avais aussi eu de merveilleux collègues au sein du groupe de gestion des ressources humaines et du comportement organisationnel, qui m'ont beaucoup aidé lorsque j'ai commencé comme professeur, notamment Natalie Lam, Jak Jabes, A. Subbbarao et le regretté Jean Guiot.

J'ai aussi pris l'habitude de travailler avec mes étudiants et de leur servir de mentor, même au tout début de leurs études, en les incitant à mener des recherches avec moi. Cela a débouché sur de nombreuses conférences et la publication d'articles dans des revues examinées par des pairs, ainsi que de nombreux voyages fort agréables dans des villes et des endroits intéressants et inoubliables comme Paris, Taipei et Berkeley, en Californie, pour présenter nos communications! Ces expériences ont aussi marqué ma carrière.

Des regrets?

Absolument pas!! Je m'estime particulièrement chanceux d'avoir choisi une carrière et un travail que j'aime, et d'avoir pu apprécier ce que j'ai fait pendant plus de 30 ans. Tout emploi a ses hauts et ses bas et peut décevoir, mais je m'efforce de me concentrer sur des aspects positifs, comme l'excitation que je ressens quand je reçois une lettre d'acceptation pour un article dans une bonne revue évaluée par des pairs et le plaisir de le célébrer avec mes coauteurs ou le fait de voir qu'un projet de recherche particulièrement ardu a fini par donner de bons résultats. L'expérience consistant à partager son savoir, à tirer parti des recherches des autres et à faire de son mieux pour apporter des connaissances nouvelles dans le domaine ajoute aussi à l'intérêt de ce travail.

Les universitaires mènent une vie agréable et jouissent d'une autonomie et d'une flexibilité considérables, et je suis reconnaissant d'avoir eu un travail aussi privilégié et une carrière aussi gratifiante.

Quels sont vos projets d'avenir?

Certains se plaisent à dire que « les universitaires ne prennent jamais leur retraite », mais qu'ils se contentent de ralentir la cadence tout en continuant de faire ce qu'ils aiment, comme la recherche et la rédaction, sans avoir les responsabilités et pressions officielles d'un universitaire à temps plein. C'est ce que j'ai l'intention de faire!!

Je vais continuer de superviser la thèse de deux de mes étudiants de cycle supérieur et m'assurer qu'ils terminent avec succès leurs études. Je suis toujours aussi passionné par la recherche et je vais collaborer à un certain nombre de projets en cours dans le domaine de l'apprentissage organisationnel et de la gestion du rendement, en plus d'entamer un nouveau projet avec un ancien étudiant.

Maintenant que je vais être plus libre de mon temps, ma femme Lilian et moi espérons nous adonner à d'autres activités, par exemple organiser des voyages intéressants et possiblement faire un autre genre de « travail », comme du bénévolat pour des causes qui nous tiennent à cœur.

Mais j'espère continuer à contribuer, grâce à ma recherche et en ma nouvelle qualité de professeur émérite, à la poursuite de la réussite de l'École de gestion Telfer.